La couleur – La lumière – La forme

La couleur – La lumière – La forme

Sur une composition très aérée, des « élans » de soleil.

C’est un tout,
dans le rythme d’une structure et à  la forme puissante,
dans l’espace d’une transparence lumineuse.

Puis par la couleur vive et somptueuse,
en particulier l’emploi du contraste
et la pureté aiguà« du mouvement harmonieux,
c’est la vibrance et l’éclat des morceaux.

La beauté spatiale des éléments
s’organise comme l’arc autour d’une constellation
dont la plastique de premier plan demeure mobile et dense.

La matière respire l’air d’un espace,
aussi lisse que la nacre d’une perle, aussi vivante à  l’oeil.
Elle brille comme une étoile du ciel
et elle fascine la profondeur d’un sentiment
tel le temps pictural suspendu par un moment de rêve
qu’un parcours modèle à  ces grands silences des grandes plages.

Des créations dorénavant qui brillent au printemps d’or
que dans l’immense décor frémissant d’une toile blanche,
devenue accueillante en secret,
d’une gamme courante et euphorisante, avec des aplats.

La couleur, la lumière, la forme filtrent la joie, le bonheur, la vie…
comme une chanson et en version du coeur et de l’imagination.

Jean-Paul Jérôme
Atelier de « La Batelière », Varennes
1er avril 1994

Les Tourennes des vents

Les Tourennes des vents

Une fulgurante sculpture polychrome, en fibre de pin à haute tension, échappe à l’équilibre pour exprimer le plaisir et la rigueur imaginaire d’une eurythmie soumise à une unité du désir.

Pour traduire ainsi un monde jeune, comme une fête « jubilatoire ».
De là vient le signe superbement coloré, au rythme de l’univers obsédant
o๠les volumes et les couleurs primaires se côtoient,
chaque oeuvre doit affirmer la pure beauté souveraine
et suppose un éventail par-delà éternel… aussi :
par un monde moderne oscillant d’espace et de vide,
sur un miroir d’unité,
capable d’explorer une matière « opaline »
de tous les côtés de la surface plane qui traverse la lumière et comme l’ordonnance des carnavals
par un plan tangent, des couleurs et des formes
si ruisselantes et sculpturales.
elles s’échappent en rouge vif, jaune, bleu-vert et noir.

C’est dans une belle osmose, déjà enchantée de couleurs composées
pour le tangible et la densité de splendeur spatiale, dynamique,
qu’une charpente verticale fortifie les mouvements,
avec les dimensions d’une inspiration poétique et théâtrale.
Les formes musicales peuvent clairement se libérer…
au-delà des limites des yeux dans l’âme et le rêve.

Les vibrations intérieures et passionnées des lignes qui fleurissent
sont commandées par le mouvement d’un champ de composition interne.
Elles agissent simultanément en bandes verticales : noir, blanc,
confondent toute fusion avec le cosmos et l’espace,
sans doute donnent de l’ampleur entre métamorphose
et sonorité soutenue par les aplats de couleur,
la courbure des éléments et l’objet sensible à l’ensemble de la sculpture.

Telle une euphorie plasticienne enivrante
réapparaît plus nette et précise du contour.

C’est avec fermeté, le fléchage des grandes lignes universelles
dont le mouvement s’élabore sur les angles solaires du bois cintré…

La sculpture scande harmonieusement les reliefs
aux couleurs vives simultanément.
Elle exprime la part de raison physique dont les formes
et le timbre d’un son ordonné s’incorporent
dans l’objet d’une façon tangible.

Le mouvement se veut harmonieux.
Pour entendre une écho d’enfance et construire un voyage envoûtant
d’o๠l’imagination à son âme en force,
sur le double jeu du volume et de la couleur chaleureuse
comme une présence constante d’une chanson.
Celle d’une passion des fibres de l’ire des plaisirs amoureux .L’harmonie est dynamique
et l’émotion fébrile éprouve l’amplitude de courbes, de droites :
délire de la joie ivre de couleurs continuelles et pures.
Une modulation s’impose à la « course surprise »
en effet de l’oeil flottant d’apercevoir de chaque côté
son jeu des formes morcelées aux grands plans géométriques,
et celle d’une sorte de peinture multiple
en confrontation et de sérénité érémitique
d’o๠est le pur « grouillement » sensoriel
aux tons envoûtants les plus forts
qui divisent les surfaces lisses du volume
dans les trois dimensions lumineuses ou illusoires.
Les intervalles de forme qui adhèrent à l’ensemble des masses
utilisées à des fins plastiques
dont l’éclat se mélange en floraison nouvelle,
en suivant du regard les rythmes subtils des reliefs
et les lignes changeantes de plans.

Le choc augmente dans une série de contrastes avec la lumière miroitante
pour construire l’ensemble plus robuste et massif.
Les transmutations des éléments et des assemblages des profils
entraînent une précision extrême dans l’exécution.
Et tout se dégage en son absolu par la composition mobile et verticale
vers le soleil en secret d’une danse purement plastique
o๠se trouve la couleur sensible en vol.

Un groupe de « volumes » imaginaires d’intègre à la masse lumineuse
lorsque dans un air de jubilation presque magique, de relations et d’angles,
se pose à l’incantation colorante. C’est en entourant la sculpture que partout chante un profil
dans sa finesse volumétrique par l’aspect purement plastique.

C’est à l’intensité d’un courant circulaire
sur ses angles saillants et simplifiés,
dont enfin, une puissante carrure domine l’espace…
bien que le pouvoir lumineux appartient à l’oeil
et que voisine la durée de vie,
tel un corps conique transfusé par l’air et le sang,
pour sa transformation en métamorphisme sédimentaire…
d’une comparaison,
l’effet d’une telle sorte de rapport des « angles »
au-delà de tout rouage purement fuselé du langage,
sous lequel on voit « l’objet sculpture », aux formes arrondies et carrées.

Lentement, viennent les résurgences de la couleur
changer la métaphysique des constructions chargées d’un rêve surréel.
C’est une exploration monumentale ici,
o๠souffle les pensées formelles,
puis en matière éruptive, l’évasion au hasard d’un instant scalaire
une sensation de mesure qui tient d’un moment
et de la naissance des lignes sévères qui se déroulent,
comme si un état créé s’assure de l’effet optique
et angulaire pour un déploiement de puissance
joue et frappe dans le coeur et comme un éperon qui entre dans le corps.
Les sculptures résistent aux vents rudes des semaines…
au travail d’une conduite ordonnée à l’échancrure d’un système libre
pour fixer les sentiments violents les plus fugitifs,
mais, comme un objet fascinant,
éperdu de joies solaires assurant toute fulgurance.

Tel un rêve de sérénité révèle le bleu de l’ego en jeu,
le jaune autour du matin ensoleillé, dilaté, allongé comme un tournesol
largement dans une grande simplicité enveloppante,
ce rêve est une fontaine de chaleur plus grande que le coeur qui aime,
au flux magnétique d’une aventure étrange, profonde et parcourue.

Qui de chacun, demande à voir, sentir et d’imprégnation,
d’atteindre les mesures d’origines en trame colorante,
roulante sur un autre astre à faire jaillir le vertige de ses courbes
pour polir légèrement le temps qui se renverse
et pour y mesurer la sagacité optimale très élevée et émouvante
en vue de la beauté d’un monde nouveau.

Ainsi, un profil qui pétille comme le feu et l’esprit en croissance vivante
o๠le regard se pose rapidement :
par le jeu incandescent mûri dans la flamme éblouissante.
C’est la métamorphose qui,
magnifiée sur une série d’angles droits en sentinelle,
donne l’aspect aérien à la mouvance, à la mise en place du temps,
devant une construction volumétrique irréelle.
un monde imaginaire boucle un instant
la gamme des sentiments qui l’entoure.

Sculpture blanche qui fleurit dans le jour,
elle est le rêve incroyable et très plastique, qui chante la grandeur,
et qui joue surtout comme l’enfant
à saisir avec ses deux mains, curieux également
dans l’équilibre à tout hasard d’une démarche
de la beauté ainsi faite.

La sculpture greffe des formes
et elle grave les jalons des couleurs vibrantes
à l’aide du temps, les vibrations inaudibles battent au loin la mesure
dans les prés… du rêveur.
Ellen entaille dans l’action le temps et l’espace
d’une perfection de polychromie,
pour transformer son soleil dans l’oeuvre,
sur la variation du contour en formant l’origine des accords,
à l’intérieur de la joie et les méandres bleutés de ses palmes en mémoire,
en harmonie qu’au-dessus du jour ou du temps qui se brise.
La lumière en découle remplie de bonheur, étant hypnotique elle joue
en suivant le rythme du beau artistique des lignes.

C’est une nouvelle vision de la vie, tranchant les peurs
à travers son sillage étincelant, sur la mer de liberté.
D’incessantes sculptures donnent l’impression
volumineuse dans la beauté originelle,
ridant la matière immobile du mystère de sa structure
qui réclame la rutilance de mille et mille formes étranges… par l’imagination.
la sculpture relie les silences à la fête magnétisée de constellations
dans un rayon lumineux,
pour faire du hasard de vivacité
une relation formelle ou spatiale de création
entre le mouvement et l’infini de couleur.

Jean-Paul Jérôme
Plasticien
Atelier de « La Batelière »
Varennes, juillet 1992

Présentation de mes nouvelles toiles de 1987

Présentation de mes nouvelles toiles de 1987

J’ai voulu ouvrir un champ visuel dans l’espace solaire tel un chemin de la lumière jouant sur les rivages d’aujourd’hui.

Éprises de l’ampleur vive et claire des mouvements
les couleurs éclatantes de joie bougent…

Le rythme s’enroule aux formes
sur un nouvel espace.
Cet instant d’énergie et de fraîcheur
comme d’un souffle de la mer…
est marquant et,
dans la structure vibrante de l’ensemble,
de joyeuses couleurs en aplats
ont des ailes pour l’envol !

La surface mouvante a
l’équilibre sensible et fragile :
émotionnel… et de silence.

L’oeil découvre ces explorations
dans la couleur même,
par laquelle tout est orchestré.

Ces lieux sont mes architectures…
au-delà  du temps aux surfaces d’infini
où s’organise la durée du soleil !

Jean-Paul Jérôme
27 mars 1987

Révélation et Exploration

Révélation et Exploration

Quand une nouvelle toile semble très pure et lumineuse construite en harmonie dans la beauté d’un ensemble et que toute illuminée de grâce avec ses éléments.

Quand tout est aventure de l’esprit
et que, loin des ténèbres, la lumière a parlé
que la troisième dimension, se serre dans l’action dont l’espace s’épanche.

Le merveilleux contient des constructions du coeur
sur des érosions intimes de sentiments
en matière de la couleur interstellaire
entre les astres en équilibre.

Quand l’espace est plein de la joie motrice ;
la force de la couleur aux frémissantes
à  composer la distance vivante.
Vibrante toute dynamique à  la dimension cosmique du temps.

L’éclatement est décisif à  la frontière de l’âme,
et serait de l’ordre de l’élan en profondeur,
et de son pouvoir hypnotique.

Les joies sont multicolores dans la peinture.
et l’éclat est immense

Avec amour, peindre et ne rien dire avec les mots,
allant toujours dans la lumière,
tirant ses lignes sur les blancheurs du matériau.
Le peintre frissonnant avec plaisir ou peur
respire aux couleurs comme aux sources du rêve.

Le tableau demeure scintillant,
dans le mystère et dans le silence du matin.

Dans le dédale des rouges rubis et des jaunes dorés,
par l’ivresse des couleurs plus denses,
le plan s’enfonce dans les verts sombres et les bleus d’une mer brisée.

Les angles plans enveloppent en rythmes syncopés
le battement des formes, de la dimension architectonique.

Une stridence vibre au-dessus des lignes
et va se fondre en nous.

L’oeil échappe à  la nuit confuse et file au soleil,
traversant la surface du moment
et dans son enchevêtrement,
brille une structure picturale, brûlante d’un feu cristallisé
et qui émerge en grandeur, en puissance naturelle

Jean-Paul Jérôme
dimanche, 22 août 1993

Sculpture

Sculpture

Par l’harmonie de la ligne…

le noir est sonore,
sur la rive ronde
o๠le soleil
suit la lumière,
qui suit l’air
et les chants
comme un sillage
enchanté du jour.

Jean-Paul Jérôme

Une réflexion du peintre sur son travail au début de 1986

Une réflexion du peintre sur son travail au début de 1986

Le carton est au service de la couleur ou il se confond simultanément par les diverses parties peintes et les interstices alloués. Ce sont des rayures animées par la granulation plus sensible des fonds.

Le fond du papier nous laisse des blancs purs qui tranchent les zones, fait vibrer davantage l’espace, rythme l’ensemble d’une pulsation élancée. Le geste dans son écriture propre peut vivre sublimé.

Pareillement, dans un même temps, la couleur reçoit en concordance l’image de la composition. L’effet révèle une impression musicale, la tablature des heures… La transmutation est totale. La vertu presque magique de retenir la lumière entraîne le rêve et son discours plastique.

Au-delà  de la technique, du travail précis et de la nature, c’est un chant d’amour, un hymne à  la beauté. Ici, la peinture traduit une harmonie extrême. Elle savoure les randonnées intemporelles inhérentes à  l’art, c’est une transe du regard.

Là -dessus, les tons sont d’argile. Une présence nocturne en partance jaillit et, là  encore, les tons filent en silence en cette solitude vers l’univers cosmique très intense d’un monde imaginaire. Sans en faire une description, espace et profil organisés, tout se découpe à  l’infini. Tout l’enchantement des ailleurs… Je reste à  l’écoute d’aimer dans mon langage de peintre.

Jean-Paul Jérôme 86
Membre de l’Académie Royale des Arts du Canada
Acryliques sur carton préparé et sur papier de Fabriano

La mystique des couleurs

La mystique des couleurs

La mystique des couleurs calque l’invisible gamme cosmique –au fil du temps – d’une géométrie inventive constituante du volume et des contours arrondis.

L’abstraction chromatique
–au-delà  de son jeu de vitraux multicolores –
transcende la vibrance, les oscillations et les scintillements
qui échappent à  l’image plastique
par sa cohérence, sa cadence et son unité
composant un champ de la création aux courbes tangibles.

Tel un printemps
qui éclate de résonance aérodynamique de forme
et telle une pure incarnation
dans la joie du rythme et l’ampleur de cette forme qui tournoie.

Aux mélanges lumineux de l’instant,
se compose une durée limpide de l’écriture globalisante
et de l’équilibre des couleurs sur les fonds noirs,
à  la magie de ses métamorphoses imaginaires.

La structure des surfaces est le sujet plastique
o๠les arceaux ajourés du rêve s’étalent en lames mobiles.
Ainsi les filons complémentaires de la couleur s’y glissent,
occupent et ébranlent le médium.

La toile est la constituante du temps,
d’une magie avec le temps.

Jean-Paul Jérôme, r.c.a.
Août 1990

Pour moi… Varennes, mars 1991

Pour moi… Varennes, mars 1991

Pour moi, la peinture est une présence constante et harmonieuse, au centre du « sacré » et de l’amour des couleurs en devenir…

Par son caractère puissant, aux immenses « arches » découpées, comme les voûtes monumentales à  la dimension planétaire, cette peinture se transforme jusqu’à  la magie et s’ouvre à  la joie.

Du noir au rouge, par ses sources, par ses pulsions de construire un monde nouveau parmi les couleurs vibrantes, par les disques hors du temps, le voyage est plus lyrique et l’oeil s’échappe un moment aux cris du coeur et de l’âme. L’abstraction pure, en volumes répand les mécaniques solaires, s’enfonce dans la matière vitrée comme le jour.

L’arrêt du temps se retrouve dansant sur l’espace ; le présent et le passé ont en action leurs équilibres dans les rythmes et les contours des formes. Le phénomène brille de l’irradiation solaire et englobe la masse, se répand sur les fragments en prisme devant le regard, et chahute la toile… ébranlant également les plans de la couleur.

L’invention est plastique et la forme se cristallise dans le discours autour du néant, en des passages circulaires et peints rigoureusement.

Parmi les cercles obsessionnels, le mouvement tourne et tourne sans arrêt. Les lignes noires sont tracées à  la règle et au compas, mais l’esprit ponctue et alimente le feu de l’infini pour fixer la cadence et s’étendre sur l’éternité de la blanche clarté.

Comme une attraction des éléments, qui encadre et souligne un rituel, c’est une verrière lumineuse qui jaillit dans ce monde o๠la sérénité et l’amour sont le point ultime d’une évocation. En effet, la vibrance porte l’âme moyenâgeuse dans les plis du mouvement. La toile nue s’ouvre sur un ciel d’eau incolore.

C’est au coeur d’une improvisation bien ordonnée et dynamique qu’une telle exploration plastique prend son envol, car dans le geste, elle tend à  créatrice toujours.

La couleur chante entre le rêve et la vie.
C’est la poésie d’une alliance avec le soleil.

Jean-Paul Jérôme,
Atelier « La Batelière »
Varennes, mars 1991

Bouquet - Passion

Bouquet – Passion

Une sculpture en bois découpé peint, unique dans son ampleur et sa finesse,

que l’on voit décorée ici
de sa rondeur graphique
par une transposition attentive
des lignes blanches ou noires,
qui tranchent les volumes,
au gré de l’inspiration visuelle.
Ainsi, les vigoureux aplats
sont nettement imprégnés
du soleil et d’une grande douceur.

La courbure et le relief
forment le mystère
des angles et des grands plans.
L’harmonie naît des proportions
à  l’ombre de l’espace.

L’impulsion de vie s’ouvre
sur les couleurs somptueuses
car ils sont très animés ces itinéraires
dans leurs mécanismes voulus,
du temps inspiré comme dans la beauté
exemplaire du mouvement circulaire.

Une infinie diversité des volumes et de leurs rythmes
s’accrochent à  l’existence d’un monde et à  une nouvelle félicité,
d’un espace qui apparaît dégagé de la pesanteur.

En trois dimensions, à  tous les rêves,
la rencontre magique des surfaces colorées règne sur une constellation.
Par une brèche séparant la composition,
le jour se fait joie dans le coeur
comme sur les quatre ou six côtés, à  l’équilibre

Le bouquet se mélange au désir qui existe alors
dans la plus pure circonférence de son astre de nuit,
il y a un objet à  la poésie d’étoiles
et comme la clef est la gardienne à  sa création des songes…

Sur un rythme et sur son axe toujours
avec l’imaginaire s’ajoute les émotions
dont s’ouvre la sculpture multicolore teintée d’exotisme
cà  et là  à  larges rayures verticales.

La sculpture prend des allures d’architecture lumineuse…
et de verdure.

Jean-Paul Jérôme
« Atelier de « La Batelière » Varennes
28 janvier 1993

Je goûte à la couleur… 18 août 1993

Je goûte à la couleur… 18 août 1993

Je goûte à la couleur des dieux par le jeu de géométrie.

Comme à  l’ambroisie de l’Olympe
de l’œil dévoré d’amour
serré d’armure jaune d’or
en chaîne en trame de fils bleus
de clarté maritime sont les mains
à  rompre le cobalt
avec les rouges en grappes de rubis.

La mer arquée mange le jour doré
entre les cordages d’un navire.

Je goûte aux images imaginées
un liquide pris sur un soleil
appelé rayon roux
et bleuâtre
filamenteux
comme l’étoffe de mon pays
o๠celui des oiseaux pâles
de la mer.

Jean-Paul Jérôme
18 août 1993

La sculpture greffe des formes… 1992 «La Batelière»

La sculpture greffe des formes… 1992 «La Batelière»

La sculpture greffe des formes et elle grave les jalons des couleurs vibrantes.

À  l’aide du temps, les vibrations inaudibles battent au loin la mesure
dans les prés… du rêveur.
Elle entaille dans l’action le temps et l’espace
d’une perfection de polychromie,
pour transformer son soleil dans l’oeuvre,
sur la variation du contour en formant l’origine des accords,
à  l’intérieur de la joie et les méandres bleutés de ses palmes en mémoire,
en harmonie qu’au-dessus du jour ou du temps qui se brise.
La lumière en découle remplie de bonheur, était hypnotique elle joue
en suivant le rythme du beau artistique des lignes.

C’est une nouvelle vision de la vie, tranchant les peurs
à  travers son sillage étincelant, sur la mer de liberté.
D’incessantes sculptures donnent l’impression
volumineuse dans la beauté originelle,
ridant la matière immobile du mystère de sa structure
qui réclame la rutilance de mille et mille formes étranges… par l’imagination.
La sculpture relie les silences à  la fête magnétisée de constellations
dans un rayon lumineux,
pour faire du hasard de vivacité
une relation formelle ou spatiale de création
entre le mouvement et l’infini de couleur.

Jean-Paul Jérôme
plasticien
Atelier de « La Batelière »
Varennes, juillet 1992

Entrevue realisée le 17 mars 2001 dans son atelier à de Montréal par Richard Barbeau

Entrevue realisée le 17 mars 2001 dans son atelier à de Montréal par Richard Barbeau

Q : Depuis le temps que vous pratiquez la peinture, avez-vous le même genre de motivation que vous aviez en début de carrière par exemple

R : J’ai de plus en plus de motivation, car je me rapproche un peu de ce qu’on appelle l’intuition. Avant de faire les beaux-arts, avant d’étudier pour comprendre la peinture, je suis passé par des périodes difficiles dans lesquelles je voulais rationaliser mon approche. Mais à  l’heure actuelle, je laisse couler l’instinct, l’intuition, et j’ai beaucoup plus de plaisir à  peindre. Grâce à  cela, je prends de l’assurance dans mon travail. Et à  partir de Varennes, o๠ma peinture a éclaté avec les contrastes de couleurs, j’ai trouvé ce que j’aimais en peinture.

Avant, je faisais des recherches pour être capable de m’enrichir de toutes sortes d’expériences, quitte à  être inquiet sur la voie à  choisir.  À un moment donné, dans la solitude de Varennes, dans la tranquillité, j’ai travaillé cinq ans à  Varennes, les deux premières années, je n’avais pas de téléphone, ni de télévision, je me consacrais entièrement à  ma création, jusqu’au jour o๠des gens ont frappé à  ma porte pour avoir mes tableaux. Je voulais donner un effort suprême pour me découvrir, pour être heureux avec la peinture, être en harmonie moi avec ma peinture et ma peinture probablement avec moi aussi !

Q : Vous dites : « J’ai trouvé ce que j’aimais en peinture » ; est-ce que vous pourriez me préciser de quoi il s’agit ?

R : La grande révélation, c’est l’amour de la couleur. Quand je faisais beaucoup de recherche, je travaillais énormément avec les tonalités, les tons rompus, les valeurs, et ça me rapprochait d’une tradition cubiste. En tranchant avec la couleur, c’est comme si j’avais ouvert subitement une fenêtre dans laquelle la résonance, l’attraction des couleurs commençait à  prendre vie.
Avant, j’étais conditionné par la peinture du passé. Aujourd’hui, je plonge totalement dans l’inconnu et ce côté-là  me plaît beaucoup. à€ ce moment-là , j’ai brisé les amarres et j’ai eu l’impression de naviguer, d’avancer. Je ne cherche pas à  savoir o๠cela va aller, mais je sais bien ce que je ne veux plus faire, c’est-à -dire travailler avec des souvenirs d’histoire de l’art.

On veut tout connaître dans l’histoire de l’art, mais à  un moment donné, il faut tout oublier pour retrouver la fraîcheur de la peinture. Cette fraîcheur-là , c’est l’innocence de l’art. Je pense, au fond, que c’est l’amour de la peinture. Je l’avais avant d’aller aux beaux-arts, mais pendant mes études, je voulais comprendre pourquoi je travaillais. Aujourd’hui, j’aime mieux ressentir ma peinture, j’aime mieux la vivre.

Q : Vous parlez du plaisir de la couleur, mais les couleurs sont aussi prisonnières des formes, vous avez aussi un intérêt pour les formes ?

R : La relation de la couleur se fait avec la relation des formes, mais le mouvement des formes est indépendant du mouvement des couleurs. C’est un mélange qui se fait sur la surface pour créer une attraction plus concentrée dans l’articulation des rapports, car c’est toujours une question de rapports. Je peins autant avec les fonds qu’avec la surface. Je peins avec l’espace. C’est un besoin de construire une sorte d’architecture dans l’espace. J’aime bâtir, construire. J’ai fait des expériences avec la matière, et personnellement, j e n’avais pas une satisfaction profonde, car j’étais limité dans l’invention de mes formes. La matière est séduisante, mais la forme se rattache à  la culture que l’on a de l’art, de la peinture, de la connaissance si vous voulez. Mais c’est une connaissance intuitive et non une connaissance sur le plan scientifique ou rationnel. La forme est pour moi le moyen de recevoir les émotions !

Q : Est-ce que vous pourriez me décrire le travail que vous faites actuellement ? Vous utilisez une technique particulière, le collage ?

R : Depuis un an, je travaille très rapidement avec des moyens différents, c’est-à -dire avec des collages. Je travaille aussi ma peinture, mais disons que, pour ce qui est des collages, il y a deux opérations extraordinaires qui me conviennent. Dans un premier temps, avec les papiers de couleur et les ciseaux, je dessine. Je suis un dessinateur naturel, chose qui s’est développée avec les années, mais que j’ai mis un peu de côté avec ma peinture. Le problème des formes avec les papiers découpés est que l’on peut les assembler de façons différentes en les changeant d’endroit, en les situant à  l’envers ou à  l’endroit, etc. donc, la possibilité imaginative de composer est très grande. Il y a deux opérations : la découpe des formes et l’assemblage des formes. Pour moi, c’est le mouvement qui l’emporte dans mes collages, tout est en mouvement. Il y a une espèce de lyrisme qui se développe à  travers une géométrie qui était un petit peu figée en peinture. Avec les collages, tout bouge.

Q : Il y a beaucoup d’énergie qui se dégage de tout cela !

R : L’énergie est beaucoup plus rapide, beaucoup plus puissante sur le plan de l’impact, le punch de la forme, le punch de la découverte de la composition. C’est l’impact, le choc. Il faut créer un ébranlement dans la stabilité des choses pour être capable de se perdre, mais l’équilibre est toujours là . Au fond, c’est beaucoup plus une plongée que le fait de vouloir nager en surface. Je plonge ! L’élan est là  !

Q : Au cours de toute votre expérience en tant qu’artiste peintre, est-ce que vous avez développé des certitudes par rapport à  la pratique, aux méthodes, etc. ?

R : Oui. C’est à  Varennes que j’ai découvert la plus grande certitude. On est toujours dans le doute sur la pièce que l’on fait, mais je ne doute pas de ma voie en peinture. Avant, je cherchais ma vocation. C’était une période d’introspection, de recherche, de sensibilité, d’inquiétude et avec ma nouvelle peinture, c’est l’affirmation sur le plan de l’inconnu. On travaille toujours dans l’avenir.

Q : Vous avez moins peur d’essayer ou d’explorer ?

R : J’ai moins peur, mais il ne faut pas que j’arrête de travailler, car si j’arrête, cela m’inquiète énormément. On a fait des travaux de rénovations depuis un certain temps dans l’atelier et c’est très difficile pour moi de lâcher le travail. Quand je me trouvais dans l’enseignement, j’avais l’impression de comprendre l’art. Suite à  ce que j’ai développé dans mon travail à  temps plein, à  partir des années 1972 et 1973, je me suis aperçu que je ne connaissais pas ma peinture. Il faut aller à  sa recherche. À ce moment-là , il y a eu beaucoup plus de joies sur le plan de l’émerveillement. Ce n’est plus une chose que l’on doit expliquer, mais faire aimer. Je pense que la peinture se résume à  cela : faire aimer par le travail, et non pas par une philosophie qui encadre de façon rigide. Je ne suis pas défenseur d’une philosophie. Je comprends que l’on puisse avoir une conception de la peinture, mais quand on est devant l’acte de travailler, l’instinct, l’intuition, c’est très enrichissant. L’inconscient, si vous voulez. L’inconscient après avoir été longtemps conscient…

Q : C’est une forme de maturité que de se libérer d’un tas de choses finalement ?

R : La peinture nous guide. J’ai l’impression que ce n’est pas nous qui la guidons. Nous, on est au service de quelque chose, mais il faut briser un mur pour arriver à  un état second. Quand vous avez brisé ce mur-là … c’est soit la vie qui vous aide à  le briser, soit un choc quelconque…J’ai eu la chance d’être victime de quelque chose qui m’a amené à  l’hôpital et J’en suis revenu. J’ai complètement changé. Maintenant, j’accepte mes limites en peinture. Et dans mes limites, j’ai découvert un champ que je ne soupçonnais pas au point de vue plaisir – le plaisir de peindre, ça existe. Il n’y a pas que la volonté de peindre, car la volonté est un outil au service de la sensibilité, de l’intuition, de l’instinct, ainsi de suite. La volonté soutient le travail, tant que celui-ci est imaginatif, et tant que l’on a la liberté de s’exprimer. Quand je dis m’ »exprimer », cela ne veut pas dire que je veux être expressionniste en peinture, mais je crois beaucoup à  l’expression dans l’art sur le plan spirituel, ce qui fait peut-être l’âme d’un tableau. Au travers d’une géométrie – si on l’applique d’une façon seulement plasticienne – j’ai l’impression que l’on fait des équations. Mais si on s’en sert comme langage, libre, pour s’exprimer, on fait chanter les formes, on arrive à  une sonorité musicale à  travers la couleur qui nous donne la profondeur. Je fais les mêmes gestes qu’autrefois, mais ma peinture ne donne pas le même résultat. Il y a quelque chose qui s’est brisé, tout en me permettant de construire derrière cette brisure.

Q : Quel est le tempérament ou quelles sont les attitudes qui font qu’un homme se consacre toute sa vie à  la peinture ?

R : J’ai été élevé dans une famille o๠nous étions neuf, mes parents n’étaient pas tout à  fait d’accord à  ce que je travaille… par contre, on ne m’a pas empêché d’aller aux beaux-arts à  la condition que je puisse subvenir à  mes besoins. Donc, j’ai travaillé sur les bateaux, j’ai payé mes études de la sorte. Très jeune, j’ai aimé le dessin sans savoir que c’était de l’art. Vers l’âge de quatorze ou quinze ans, on nous a invités à  aller au musée de Montréal et j’ai découvert une salle dans laquelle, il y avait des Van Gogh. J’ai dit à  mon professeur : « C’est ça que je veux faire dans la vie, j’aime la couleur, il y a de l’air dans ces branches, on voit vibrer les arbres ». Il m’a répondu que l’air c’est invisible, que c’est impossible. Est passé un professeur d’une autre école. Il avait tout entendu et m’a demandé de répéter. J’ai répété, comme s’il s’agissait d’une erreur de ma part, et il m’a dit : « Vous avez le côté visuel sensible ; développez votre côté visuel et le reste ira bien ». Il ne m’a pas donné de théorie, il m’a seulement dit de me servir du côté visuel. Je suis donc naturellement réceptif sur le plan visuel. Après ce fut les études aux beaux-arts pour la découverte de l’histoire de l’art et ainsi de suite, et puis la curiosité d’aller en Europe pour voir les artistes que j’admirais. Ça m’a permis de démystifier les artistes sur le plan humain, en ce sens que je me suis aperçu que l’on pouvait communiquer avec eux d’une façon très naturelle, en exprimant nos sentiments. Je croyais au départ que c’était une connaissance qu’il fallait révéler aux gens, qu’il fallait absolument tout étudier l’histoire de l’art pour être capable d’en parler. Cependant, je me suis aussi aperçu qu’étudier l’histoire de l’art, ça nous fait aussi se découvrir. On se découvre au contact de nos aînés pour lesquels j’ai beaucoup d’admiration. J’ai un peu plus de difficulté avec la jeune génération, car mes racines sont vers Cézanne, le cubisme, Braque, Picasso. J’aime la peinture de Bruegel. J’aime la peinture qui est ferme, solide. Je n’aime pas tellement la peinture qui est accidentelle – bien que cela soit à  débattre pour savoir ce qui est accidentel, ce qui est formel -, mais je n’aime pas être enfermé dans un carcan dans lequel tout est rationalisé. C’est impossible pour moi.

Q : Il y a beaucoup de rigueur dans votre travail, mais il y a aussi une part de spontanéité !

R : Il y a beaucoup d’imprévus. Ma façon de travailler avec mes collages découle de l’expérience de ma peinture. en 1972, j’ai fait à  Saint-Ours, une série de collages, un peu comme le pressentiment de quelque chose que je n’ai pas fait aboutir à  l’époque. Je suis revenu à  ma peinture. Pour ce qui est de ma méthode de travail, j’aime construire très rapidement la composition de façon graphique. Par la suite, un peu comme un artisan, avec beaucoup de patience et de passion, j’aime revenir sur ma peinture pour que la couleur soit bien nourrie, que l’unité du ton soit bien solide sur le plan de la plasticité et sur la fermeté des contours. J’aime les contours des formes, car leur profil me fait découvrir les fonds qui sont à  l’unisson avec les éléments flottants. Ca se détache toujours avec une certaine profondeur, une certaine dimension, non pas de perspective, mais dans une sorte d’épaisseur créée par les plans. Je travaille avec le va-et-vient des formes, un peu comme un éventail, dans le but de saisir toute la surface de la toile. Je ne tiens pas à  ce que ma peinture soit concentrée dans un noyau et à  laisser aller les arrières plans. Pour moi, tout est surface plane en peinture.

Q : Il y a le côté spatial, mais je crois qu’il y a une dimension temporelle aussi qui vous préoccupe ?

R : La peinture est quand même un moment qui passe. Il faut le saisir, mais il faut le faire avec une sorte de synthèse dans laquelle on ne décrit pas seulement visuellement une émotion. J’aime bien que le champ de la peinture résume tous mes acquis : le désir de l’aventure, le désir de tout ce que je ne connais pas. C’est ça que j’appelle le côté circulaire de l’espace, qui consiste à  aller chercher toute l’expérience acquise, tout le devenir, tout le désir de la nouveauté. Ça fait quelque chose qui est plus près du cosmos, en ce sens que je ne m’arrête pas au côté temporel. C’est beaucoup plus le temps éternel que l’on cherche à  rendre, mais dans un instant précieux. La peinture n’est jamais la même avec les années. Le temps passe et nous aussi on change. On est à  l’unisson de la vie, soit par notre développement personnel, soit par l’épanouissement de nos moyens, soit par les chocs de la vie qui nous font rebondir. On est toujours en réaction avec quelque chose et on est toujours contestataire de certaines choses. On a une fa¨con d’aimer et de rejeter ce que l’on aime pour être capable de s’appartenir en peinture. Si j’aime Braque, je ne veux pas l’imiter, donc je suis obligé de le rejeter. Je ne le rejette pas parce que je le bannis, je le rejette pour mieux me réaliser moi-même. Je m’affirme davantage en peinture à  l’heure actuelle. Je m’affirme, je dirais, très naturellement, sans effort, sans avoir à  me dire « je cherche un style ». Je ne cherche pas un style. Le style c’est l’homme, dans le fond. Je ne cherche pas une manière en vue de la conserver. Le fait de ne pas se rappeler de ce que l’on fait nous aide en peinture. Tout est cohérent, tout nous suit.

Q : Qu’est-ce que vous attendez du spectateur, que doit-il ressentir devant votre peinture ?

R : J’aime beaucoup que le spectateur ressente et parle devant mes tableaux. Mais je n’aime pas parler de mes tableaux au spectateur. Je vais parler d’art, mais pas de mes tableaux. J’aime que mes tableaux fassent parler. La peinture ne parle pas, mais elle fait parler. Souvent on entend « La peinture moderne, ça ne parle pas ». Pour que la peinture parle, il faut l’entendre, et pour l’entendre, il faut se familiariser. Il faut un peu de culture dans la peinture abstraite. On n’est pas dans l’illustration d’un fait extérieur à  la vie, ou d’un sujet, d’un thème, d’un objet. On est dans le processus inventif du peintre, avec les moyens autonomes de l’art, la forme, la couleur, l’espace, la matière et les rapports de ces choses-là  entre elles. Nos devanciers ont simplifié la peinture. Les impressionnistes ont découvert l’instant fugitif. J’aime beaucoup Cézanne, car il a construit le temps en peinture. Il avait des racines avec la nature, la figuration, mais il s’est dirigé vers l’abstraction. Les cubistes l’ont accentuée, Mondrian l’a définie de manière plus rationnelle, plus catégorique, et ce, avec les peintres russes, Malevitch, Poliakoff et bien d’autres. Nous, on a hérité d’une peinture nord-américaine. Nous ne sommes pas tout à  fait Français, pas tout à  fait Américains. Nous sommes quand même de culture européenne. Je suis beaucoup plus près de Copenhague ou du Danemark, des peintres comme Mortensen, Herbin ou certains peintres plasticiens. Il y a une famille de peintre que j’ai adoptée : la famille qui est architecturale. Je crois beaucoup à  la beauté formelle, mais habitée par le sentiment. Il y a toujours quelqu’un qui trouve quelque chose dans votre peinture que vous n’aviez même pas aperçue. Le spectateur est très important. Je suis très attentif aux gens qui regardent la peinture et j’aime écouter ce qu’ils disent. Même s’ils n’ont pas toujours les termes justes pour s’exprimer, ils donnent un sens personnel à  ce qu’ils ont devant eux. J’appelle ça percevoir la chose. Au lieu de la voir, ils percent la composition. Ca, c’est intéressant.

Les grands-reliefs de bois peints

Les grands-reliefs de bois peints

Les reliefs écrits permettent de penser l’univers des choses à la source de l’âme qui se profile dans l’espace.

Ils sont le départ des formes rassemblées en un jeu donné, pour une fête des yeux par une intuition diffuse et profonde.

C’est pour la masse rigoureuse d’un tout que se tranche d’un coup le contour des formes et o๠les effets réalisent ce monde de l’inattendu dont l’empreinte dans la substance des matières laisse sa marque fantastique la plus vive.

Produire l’image dans cette aventure monumentale est l’oeuvre de création, comme d’une expression à  l’accent sonore de la terre et du sacré.

Le véritable mouvement est spirituel et immédiatement pour une puissance graphique dans l’exécution du geste en étant parfait pour la plastique des formes et sur le plan des rythmes cohérents de la peinture instantanée.

Au-dessus du goût en filigrane des signes, les nombreuses constellations des contours y dessinent les lignes cosmiques de plusieurs coloris dont les registres des contrastes sont flexibles à  la nécessité d’une joie des teintes et de sentir la vie se répandre, en tous sens, sur l’oeuvre, qui s’accomplit.

Cette transcendance est analogue à  la géométrie dressée au centre des grands espaces, comme si les surfaces cachées se prolongent dans les éléments formels des reliefs pour une construction matérialisée et uniquement poétique de la composition d’un objet renouvelé dans la rêverie d’un art de vivre un monde spirituel o๠la création rayonne.

Une part du hasard surnaturel trouve le chemin et le risque c’est-à -dire de l’imaginaire d’un jeu pour devenir la base de nombreuses découvertes dans la construction jalonnée de sentiments artistiques.

Parfaitement comme un objet rituel qui n’est pas prévu, le relief témoigne du mystère avec son côté sculptural et son côté architectural qui s’unissent.

C’est par l’envoûtement dans la correspondance lui-même du mouvement à  celui des rythmes que l’équilibre des volumes plats et géométriques, tels un corps physique sculpté, est l’instrument de l’oeuvre qui transparaît au travers d’une harmonie au ton enjoué – sur toutes ses phases.

Les plans des panneaux sont la division à  rendre le caractère uni des couleurs par l’agitation plus palpable et la superposition animée de cette monumentalité organique.

Une expansion de l’esprit semble la transmutation des collages de papier qui, de la peinture, sont les forces occultes à  la transformation, pour les grands reliefs, surtout par la voie de l’indicible en soi, dans le langage du coeur et de l’âme, perceptible dans un rêve du bâtisseur fasciné par le mystère et le secret, selon l’ordre plastique, de son invention, à  choisir une sorte de désir et le mieux, d’élaborer un relief, comprenant des merveilles divines de construire un monde.

Une oeuvre est inspirée par la beauté des couleurs et des formes une succession de signes entre le céleste et la terre dont les yeux viennent y relire les profondes tensions universelles des sentiments dans le domaine des arts, d’une peinture nouvelle, tant pour la densité que pour la nécessité d’une harmonie.

Par delà , les tensions internes de la nature et de la pensée ne font qu’un avec des éléments plastiques qui entraînent la progression et le développement dans tous les sens de la masse comme un chant « fabuleux » apparenté aux verts somptueux des forêts, au bleu de la mer d’une extraordinaire puissance ou au revêtement des tons roux et à  la nuance de l’ivoire brunie des diverses zones qui se dilatent dans un cosmos à  l’infini et de l’éclat d’un ciel qui s’offre immédiatement, en tout le plus élevé de toutes choses.

Une émotion spirituelle et sonore o๠l’inspiration lutte de façon à  accroître le sentiment de la beauté et de la dissonance à  cette juxtaposition d’une forme de vie o๠s’affirme et s’accorde la mesure d’une teinte parfaite à  l’accomplissement profond.

La couleur est un univers en soi, et la forme est l’essence intime de la pensée, avec l’esprit des idées, avec ce monde des formes.

Une ligne affirmée sépare l’objet dans une naissance d’une combinaison des tons à  travers un espace et comme les passages magiques à  l’extase sont quelque chose qui largement structure cet objet en un signe tout aussi graphique d’une révélation, comme davantage le jeu et la voie des contrastes.

Le relief moderne a la vie sacrée dans un style qui rappelle l’ampleur en haut-relief sculpté et polychrome un monde de vertige et de passion dans le sillage primitif et sauvage, mystérieux et humain. Il se cristallise sur l’élan créatif et la construction de l’espace.

L’évocation d’un passage magistral de la beauté millénaire et polychrome – dans un ensemble architectural – descend dans la lumière sur le travail d’aujourd’hui dans toute sa grande sérénité de la couleur – à  l’aplat.

Le temps o๠les pierres teintées pétillent de mystère, le grand-relief accueille la vie sur un sol étrange, dans les lignes des choses orchestrées en pleine extase de la couleur, donc dans le sens intérieur d’un monde verdoyant et solaire o๠les rouges déjà  s’ajoutent et y sont aux songes magnifiques d’une plus étonnante maîtrise de la main en ce fruit du coeur pour une médiation en cours sur l’heure qui passe…

L’ampleur de la lumière changeante enfonce une ombre effilée dans les motifs des ouvertures et elle coupe cette épaisseur de la surface en une construction colorée en même temps par le mouvement entre les formes bien charpentées par la mesure optique de l’exaltation nouvelle.

Ce sont des plans paisibles dans les champs de blé en des lieux cosmiques à  l’échelle de la terre et des forêts de la nuit comme d’une architecture solide et suspendue dans le violet d’une création comme d’un monde optique et de l’opium des sens.

L’espace se brise en éclats sur un fond devenu sans âge et très beau à  saisir la grâce rustique et ruisselante de l’ombre et de la lumière.

Les angles séparent sans cesse les rythmes plus manuels dans l’espace peint qui dans les contours segmentés de la couleur et de la beauté du mouvement des formes, en refaisant des ouvertures dans les plaques de bois, pour ainsi bâtir des infiltrations lumineuses d’une grandeur splendide d’une plus belle jeunesse, puis y construire divers profils dans le coeur de l’image et celui de changement du moment.

Telles les mutations à  l’égal d’une surprise qui échappent aux symboles, entre les sentiments et les échos intenses de faire appel aux souvenirs – les grands reliefs s’approchent sur le chemin de la rêverie o๠la passion retient une grande énergie de libération.

Une telle surface devient nouvelle, elle reste au premier plan et demeure ouverte sur un espace de mystère et elle sculpte les choses, une vigueur d’exploration partout o๠le relief passe dans les flots trempés des couleurs et le plein courant des silhouettes opposées au vide du noir de la nuit, le sillage est une vie du jour et du mouvement enchanté par o๠la matière des bois peints dialogue avec l’imaginaire.

Les volumes apparaissent sur de grands modules découpés dans les panneaux dont les formes en palmettes sont très considérables, pour les raisons fondamentales des choses.

La construction est mouvementée car dans cette masse des émotions émergent et se trouvent aux sources de la vie entre des plans enchanteurs dans un temple aux objets des merveilles des couleurs o๠les éléments se déplacent parfois sous le regard – avec le peu d’une telle dualité.

Le fait de relief frappe comme un monument logique de la divinité et dessine l’éventail des formes en des profils o๠se divise la ligne du rêve, dans la réalité métaphysique entière, comme dans une construction structurale unique et spatiale.

La perfection replace dans l’ordre une plastique des plus flammée aux ondulations des formes et des motifs dans les imbrications des plans o๠les couleurs rappellent une relation avec la nature, ici les pierres, le sol, la forêt, l’air, les bois, le sable doré, la beauté, le pur instant de la vie – mais la vie retournée aux racines pour regarder une création de couleurs émaillées d’une grandeur.

Le champs balayé des travaux composés est puissant et chromatique et y respire la lumière des teintes en se réfractant sur le côté des formes abstraites: là  de telle façon à  lui rendre vie dans ses images mentales qui sont une transparence encore visible à  l’intérieur des vibrations et par la splendeur matérialisée se déroulant sur des métaphores de l’énergie rupestre d’une architecture à  l’échelle d’une sculpture crénelée des jaunes, des bleus, des verts et des rouges; des murs et vergers.

Des panneaux à  la marche rituelle, o๠le mouvement agit inlassablement et trace, en souligne son chemin pour insister sur les vides et les pleins de la peinture.

Les contrastes en place accordent l’inspiration. Le mouvement nous révèle les plus mystérieuses forces entrechoquées et gouvernées par l’imaginaire d’une innovation, menant à  la fois aux émotions et aux sources de la splendeur.

Cette mouvance est l’envol des silhouettes sur la cohérence d’un « relief-peinture » dans un rythme secret sur un ciel des couleurs.

Voir est le fait privé de l’oeil et d’un peu de surprise beaucoup plus accentuée.

Ainsi, la plénitude est une sorte d’harmonie pure et forte qui respire de son souffle dans les vents invisibles d’une allégresse qui se prolonge sans limite.

Les jalons du coeur travaillent au temps de l’art o๠se mêlent les yeux sensibles sur le sol intérieur d’une oeuvre assez étrange.

Des ensembles verticalement sans doute, rectilignes dans l’assemblage des formes sur la vaste, surface s’imposent avec la rectitude parfaite de la composition des reliefs et par la juxtaposition plastique des courbes flottantes et détachées en douceur, évoquant beaucoup un monde architectural et la création massive d’une sculpture avec la polychromie des teintes.

Conclusion

Les reliefs paraissent d’une beauté colossale à  la pointe d’une sculpture enchantée, par le magnétisme envoûtant des assemblages avec la finesse des couleurs. Les panneaux rappellent les silhouettes aux teintes innombrables des effigies plaquées sur un fond plat.

Différents plans superposés organisent les surfaces pour le passage intense de la lumière changeante et l’éclat de la forme précise.

Les ombres en creux complètent la position et la disposition elle-même des grands-reliefs dans une plastique d’abord et ceux des mouvements.

Un souffle nouveau se joue sur les imbrications de plans en chevauchements visibles.

Lentement se construit l’objet monumental, à  la fois dans l’espace et dans le mystère de la beauté, et de ce qui est le volume plat dans cette matière fibreuse.

C’est la plénitude d’un monde panorama de couleurs à  saisir par les yeux de la fraîcheur spirituelle.

Comme d’une écriture intacte, dans les accords harmonieux, de la pensée qui vient faire l’image imaginaire et jaillissante en une des merveilles de l’art saisissant.

Les masses silhouettées au goût des angles précieux du bâtisseur sont dans la création sur l’énergie, par un éblouissement de l’enchantement du cosmos et de la terre.

Ce besoin de franchir un croisement sans fin avec la magie permanente d’une oeuvre. Comme un vaste espace soigneusement à  l’échelle d’une belle montée à  la découverte audacieuse d’une ampleur joyeuse. Déjà  sous le feu de la lumière, les constructions colorées des grands-reliefs assurent la joie et le goût particulier pour un hymne chanté du coeur…

Jean-Paul Jérôme
5 avril 2002

Mireille…Texte sur le travail artistique de Mireille Levesque, 1992

Mireille…Texte sur le travail artistique de Mireille Levesque, 1992

Jean-Paul Jérôme a pris plaisir à écrire sur le travail cette artiste dont l’atelier était voisin du sien à Varennes.

Mireille

De la création à l’expression
du vert, du bleu, au brun de la terre,
comme sont les rouges successifs
d’une tache à l’autre, au cœur de la création d’un langage organique dans un lyrisme ténu,
la peinture de Mireille Lévesque
sait conduire au rêve.

Son parcours reflète la tension spatiale.
C’est d’une continuité répétitive de petites formes ponctuant de plus larges ensembles sur un fond de peinture moderne,
que d’instinct elle s’accroche à l’épreuve
d’une nouvelle félicité dans un art de l’espace.

Des moments sans rupture, dans la pure ondulation, sur une toile immobile
mais d’où la ronde folle en mouvement
brouille l’espace du jour, du soir ou de la nuit, en
cadence sans cesse d’une grande émotion.
La division optique du mouvement
s’appuie sur la composition par la couleur
dans les rythmes répétitifs,
car dans les chocs d’empâtements,
la fougue créatrice coule
aux sources d’une aventure tactile .
Ainsi une figuration du tableau
nous apparaît si grande
que le tourbillonnement est cosmique et,
que d’étonnement, la lumière plus liquide.
Ce monde pictural est au centre
d’une fécondité de la nature
et d’une présence éprouvée, sans équivoque d’une terre brûlée
jusqu’à l’orange des plages claires
dans la plénitude colorée.
Une densité d’être d’aujourd’hui.
La multiplication est vitale, ici;
elle construit à travers le noir e
t cette disposition imaginée
des papiers collés un peu mieux
en toute métamorphose,
les profondeurs changeantes
d’une partie de la toile.
Elle laisse la couleur s’en exhaler
parfaitement analogue à nos yeux.
Ce jeu opère dans l’espace les rythmes plastiques, en
glissant les contrepoints sans bruit et,
d’une eurythmie, remonte une douce
et sereine gamme de couleurs.
Aller à la peinture, cela suppose un sentier pour recueillir un monde.

La peinture touche et martèle en lumière,
les arbres égarés et son, fleuve,
dans son jardin à profusion,
dans toute sa force et sa personne.
Des toiles sur des matières et des formes
à habiter dans lesquelles la lumière circule.
C’est la fine répétition des taches.
Une surface soumise à la loi d’un rythme intérieur, d’une vision plénière
et l’émerveillement d’une poésie
comme la perfection d’une unité et du désir.

La main conjugue un élan
dont la gestualité conduit à des pointillés,
avec l’harmonie d’une palpitation,
dans une matière ardente et fraîche, plus diluée
comme l’eau vivante et le feu.
Ce qui se balance dans l’épaisseur des verts
resplendit et luit dans l’espace d’un matin.

Les étoiles se nouent toujours
dans la fusion de deux couleurs
qui paraissent pétrifiées du fond de son silence
où se mêle miraculeusement un ciel de nuit.
Les surfaces s’étirent en parallèle
avec le temps et l’espace autre.
Telle la rêverie qui colore la substance et la
magie du rayonnement, du monde …
alors qu’une toile lentement se nérisse de
faisceaux qu’une durée vivante
ouvre d’un geste résolu dans l’air et le sol, la
splendeur en transparence,

les zones qui filent et qui se frangent, comme d’une retombée scénique,
en lignes brisées,
une ronde en vert lumineux,
aussi sonore des arbres et des prés,
la toile traduit les jardins
d’une œuvre qui se réalise.

Elle exprime la matière insondable qui
s’accorde à la découpe des signes
et de la couleur,
au besoin de la lumière et
des réminiscences des rythmes
chargés d’enfance.

Jean-Paul Jérôme
Plasticien
Atelier de « La Batelière »
Varennes, 9 octobre 1992

Photo : Mireille Levesque, Le soleil a rendez-vous avec la lune, technique mixte sur papier, 1992, 100 x 71 cm

Visitez le site de Mireille Lévesque au https://mlevesquemi.wixsite.com/mlevesquemosaiste