JÉRÔME AU MUSÉE DES CULTURES DU MONDE, NICOLET

L’œuvre particulière de Jean-Paul Jérôme intitulé La crucifiction (1994, 229 x 152,5 cm) fait partie de la collection permanente du musée et fut présentée au public dans le cadre de l’exposition « Quoi de neuf ? 10 ans d’acquisitions dévoilées » tenue du 21 juin au 17 septembre 2023.

Jean-Paul Jérôme décrit ainsi le tableau dans le film documentaire Jean-Paul Jérôme: La couleur, la lumière, la forme :
“ Je crois au sacré dans l’art. Mais la peinture n’est pas religieuse ou antireligieuse, elle est ce qu’elle est. Ce que j’aime, c’est faire une ouverture dans la peinture moderne avec le passé, comme une ouverture du passé avec le rapprochement du moderne.
Le Christ pour moi c’est comme un suaire. Je suis parti émotivement d’un souvenir aveugle.
Le suaire, c’est que ma mère en avait un dans sa chambre. Et ça m’a toujours impressionné. Ça faisait peur.
J’ai fait les mains, mais je ne voulais pas que ce soit de l’anatomie, je les ai forgées sur l’enclume à coup de marteau.
Mais je ne voulais pas que ça saigne.
Et les nerfs, les muscles, sont peints en rouge, c’est comme du sang. Mais ce n’est pas des dégoulinures de sang.
Vous voyez comment je vois les choses ? Je vois par l’expression colorée.
Ce n’est pas une description anatomique, c’est un suaire imprégné sur une croix.
Avec un corps non pas en souffrance, mais en exaltation d’une délivrance de la souffrance.”
L’historien d’art François-Marc Gagnon ajouta :
“ Je pense que la tentation de l’abstraction c’est ça, c’est tout d’un coup une
tentation de liberté. C’est de ne plus être à l’écoute ou à la solde finalement
d’idéologies qui n’ont rien à voir avec la peinture.”