TROIS EXPOSITIONS AU CANADA À L’AUTOMNE 2024 : HOMMAGE À JÉRÔME ET AU MANIFESTE DES PLASTICIENS

Soulignant le 20 ième anniversaire du décès de Jean-Paul Jérôme (19 février 1928-14 août 2004) et le 70 ième anniversaire du lancement du Manifeste des Plasticiens (10 février 1955), l’exposition Jean-Paul Jérôme : le Plasticien intemporel se tiendra à Calgary, Toronto et Montréal aux dates et lieux suivants, chacune avec leur corpus et catalogue particulier :

  • Masters Gallery, Calgary: 5 au 14 septembre 2024
  • Canadian Fine Arts Gallery, Toronto: 2 au 16 novembre 2024 
  • Maison de la culture Claude-Léveillée, Montréal: 20 novembre 2024 au 23 février 2025

René Viau, critique d’art et auteur, décrit ainsi l’évènement :

C’est à Montréal que naissent deux authentiques mouvements d’avant-garde qui ont changé au XXe siècle le visage de la peinture au Canada : l’automatisme et le mouvement des Plasticiens.

Les grands artistes ayant participé à ces mouvements ont ouvert la voie de la modernité aux générations suivantes. Jean-Paul Jérôme est l’un d’eux.

Le 10 février 1955 était lancé le Manifeste des Plasticiens, rédigé par Rodolphe de Repentigny (Jauran) et cosigné par Jean-Paul Jérôme, Louis Belzile et Fernand Toupin.

« Comme le nom qu’ils ont choisi pour leur groupe l’indique, les Plasticiens s’attachent avant tout, dans leur travail, aux faits plastiques : ton, texture, formes, lignes, unité finale qu’est le tableau, et les rapports entre ces éléments. Éléments assumés comme fins. » (extrait du Manifeste)

Les Plasticiens veulent débarrasser la peinture de tout apport accidentel. Leur peinture doit viser, disent-ils, « cette complète autonomie en tant qu’objets ».

Tout au long de sa vie, Jean-Paul Jérôme est resté fidèle à l’abstraction géométrique et aux principes du mouvement plasticien. Son parcours en prolonge les idéaux esthétiques. La présente exposition se propose d’illustrer les phases successives de ce riche cheminement créatif.

Ainsi, après quelques premières œuvres marquées par une figuration stylisée, Jérôme explore les effets de fusion et d’imbrication (1956-1964), puis se dirige vers de grandes orchestrations aux rythmes foisonnants (1970). Ces dernières allient plans, lignes et inscriptions qui se constituent en réseaux. Peu à peu, le peintre privilégie les arcs de cercle (1990 à 2000). Courbes, volutes, angles et lignes de construction balisent la couleur, qu’il applique d’abord en aplat, puis en recourant au découpage, au collage et aux reliefs bidimensionnels. Syncopés et dansants, les découpages-collages conduisent finalement aux compostions hautes en couleurs, en lignes brisées et à l’architecture complexe des dernières années.

À la fois sensible et volontaire, souple et accentuée, la peinture de Jean-Paul Jérôme épouse, avec une grande liberté, les rythmes et les mouvements qui jaillissent sous sa main. Bien que rigoureuse, sa géométrie s’allie à la fantaisie et à la joie de peindre. S’y exprime avec élan une forme de vitalisme sensoriel.